Pendant longtemps nous avons été seul
sur la brèche pour soutenir la lutte engagée contre le Spiritisme, mais
voici que des champions ont surgi de divers côtés et sont entrés
hardiment dans la lice, comme pour donner un démenti à ceux qui
prétendent que le Spiritisme s'en va. D'abord la Vérité à Lyon ; puis à
Bordeaux : la Ruche, le Sauveur, la Lumière ; en Belgique : la Revue
Spirite d'Anvers ; à Turin : les Annales du Spiritisme en Italie. Nous
sommes heureux de dire que tous ont bravement tenu le drapeau, et prouvé
à nos adversaires qu'ils trouveraient avec qui compter. Si nous donnons
de justes éloges à la fermeté dont ces journaux ont fait preuve, à
leurs réfutations pleines de logique, nous devons surtout les louer de
ne s'être point écartés de la modération, qui est le caractère essentiel
du Spiritisme, en même temps que la preuve de la véritable force ; de
n'avoir pas suivi nos antagonistes sur le terrain de la personnalité et
de l'injure, signe incontestable de faiblesse, car on n'en arrive à
cette extrémité que lorsqu'on est à bout de bonnes raisons. Celui qui a
par devers lui des arguments sérieux les fait valoir ; il n'y supplée
pas, ou se garde de les affaiblir par un langage indigne d'une bonne
cause.
A Paris, un nouveau venu se présente sous le titre sans
prétention de l'Avenir, Moniteur du Spiritisme. La plupart de nos
lecteurs le connaissent déjà, ainsi que son rédacteur en chef, M.
d'Ambel, et ont pu le juger à ses premières armes ; la meilleure réclame
est de prouver ce qu'on peut faire ; c'est ensuite le grand jury de
l'opinion qui prononce le verdict ; or, nous ne doutons point qu'il ne
lui soit favorable, à en juger par l'accueil sympathique qu'il a reçu à
son apparition.
A lui donc aussi nos sympathies personnelles,
acquises d'avance à toutes les publications de nature à servir
valablement la cause du Spiritisme ; car nous ne pourrions
consciencieusement appuyer ni encourager celles qui, par la forme ou par
le fond, volontairement ou par imprudence, lui seraient plutôt
nuisibles qu'utiles, en égarant l'opinion sur le véritable caractère de
la doctrine, ou en prêtant le flanc aux attaques et aux critiques
fondées de nos ennemis. En pareil cas, l'intention ne peut être réputée
pour le fait.