Le dimanche 3 avril 1864 a été un jour
de grande fête pour la commune de Cempuis, près Grandvilliers (Oise).
Plusieurs milliers de personnes s'y trouvaient réunies pour une
touchante cérémonie qui laissera d'ineffables souvenirs dans le cœur de
tous ceux qui en ont été témoins. Notre collègue, M. Prévost, membre de
la Société spirite de Paris, fondateur de la maison de retraite de
Cempuis, et des sociétés de secours mutuels de l'arrondissement, en a
été le modeste héros. Un immense cortège, précédé de la musique de
Grandvilliers, l'a conduit à la mairie, où il a reçu des mains de
l'autorité départementale la médaille d'honneur que lui a méritée son
noble dévouement à la cause de l'humanité souffrante. Dans le discours
prononcé à cette occasion par le délégué de la préfecture, nous
remarquons le passage suivant :
« Si dans cette revue sommaire
je suis parvenu, messieurs, à faire à chacun la part méritée qui lui
revient dans la consécration de cette grande journée, qu'il me soit
permis de m'en réjouir avec vous, comme de l'exécution d'un devoir qui
m'était bien cher à tous les titres.
C'est donc avec une
indicible joie et un légitime orgueil que tous verront sur la noble
poitrine de M. Prévost ce signe honorifique que l'Empereur a voulu y
voir attacher en son nom, en attendant, n'en doutons pas, que l'étoile
de l'honneur y vienne briller de son plus vif éclat.
Avant de
terminer cette belle cérémonie, à laquelle la jeunesse est à bon droit
impatiente de faire succéder sa joyeuse animation, faisons remonter
notre allégresse et notre gratitude, jusqu'à son auteur auguste,
l'Empereur, ainsi qu'à son fidèle interprète, M. le préfet de l'Oise. »
La Société spirite de Paris est fière aussi de l'honneur rendu à l'un
de ses membres hautement avoués. (Voir, pour les détails sur la maison
de retraite de Cempuis, la Revue spirite d'octobre 1863, p. 303.)