XXXI
Allons, enfants, serrez vos rangs ! c'est-à-dire que votre bonne union fasse votre force. Vous qui travaillez à la fondation du grand édifice, veillez et travaillez toujours à le consolider à sa base, et alors vous pourrez le monter bien haut, bien haut ! La progression est immense sur tout notre globe ; une quantité innombrable de prosélytes se rangent sous notre drapeau ; beaucoup de sceptiques et même des plus incrédules s'approchent, s'approchent aussi.
Allez, enfants ; marchez le coeur haut, plein de foi ; la route que vous poursuivez est belle ; ne vous ralentissez pas ; suivez toujours la droite ligne, servez de guides à ceux qui viennent après vous, ils seront heureux, bien heureux !
Marchez, enfants ; vous n'avez pas besoin de la force des baïonnettes pour soutenir votre cause, vous n'avez besoin que de la foi ; la croyance, la fraternité et l'union, voilà vos armes ; avec celles-là vous êtes forts, plus puissants que tous les grands potentats de l'univers réunis, malgré leurs forces vivantes, leurs flottes, leurs canons et leur mitraille !
Vous qui combattez pour la liberté des peuples et la régénération de la grande famille humaine, allez, enfants, courage et persévérance, Dieu vous aidera. Bonsoir, au revoir.
NAPOLEON.
Remarque. Napoléon était, de son vivant, un homme grave et sérieux s'il en fut jamais ; tout le monde connaît son style bref et concis ; il aurait singulièrement dégénéré si, après sa mort, il était devenu verbeux et burlesque. Cette communication est peut-être de l'Esprit de quelque troupier qui s'appelait Napoléon.