1.- L'existence du principe spirituel est un fait qui n'a, pour ainsi
dire, pas plus besoin de démonstration que le principe matériel ; c'est
en quelque sorte une vérité axiomatique : il s'affirme par ses effets,
comme la matière par ceux qui lui sont propres.
Selon le
principe : « Tout effet ayant une cause, tout effet intelligent doit
avoir une cause intelligente » il n'est personne qui ne fasse la
différence entre le mouvement mécanique d'une cloche agitée par le vent,
et le mouvement de cette même cloche destiné à donner un signal, un
avertissement, attestant par cela même une pensée, une intention. Or,
comme il ne peut venir à l'idée de personne d'attribuer la pensée à la
matière de la cloche, on en conclut qu'elle est mue par une intelligence
à laquelle elle sert d'instrument pour se manifester.
Pour la
même raison, personne n'a l'idée d'attribuer la pensée au corps d'un
homme mort. Si l'homme vivant pense, c'est donc qu'il y a en lui quelque
chose qui n'y est plus quand il est mort. La différence qui existe
entre lui et la cloche, c'est que l'intelligence qui fait mouvoir
celle-ci est en dehors d'elle, tandis que celle qui fait agir l'homme
est en lui-même.